Une plainte pénale pour détournement de fonds publics va être prochainement déposée contre Manuel Valls - lequel a annoncé jeudi depuis la Réunion qu'il allait rembourser 2 500 euros pour couvrir la présence de deux de ses enfants dans le Falcon de l'Etat qui l'a conduit à Berlin pour la finale de la Ligue des champions (lire également page 6).
A la manœuvre, le Front républicain d'intervention contre la corruption (Fricc), fondé par d'anciens membres de l'association Anticor : Jean-Luc Touly, syndicaliste chez Veolia, auteur d'un récent bouquin sur le pantouflage (les Recasés de la République, éditions First), et Eric Darques, élu du Nord et pourfendeur de marchés publics (comme le Grand Stade de Lille).
Le Fricc est de création récente, et le «Barçagate» est un peu leur baptême du feu. Ils hésitent encore sur la tactique pénale : plainte simple déposée au parquet de Paris ou devant la Cour de justice de la République (CJR) ? L'aller-retour du Premier ministre à Berlin pourrait plutôt relever de la CJR, mais cette dernière ne connaît pas le statut de partie civile. Et comme le souligne Me Joseph Breham, avocat du Fricc, «sans partie civile active, une procédure contre des hommes de pouvoir peut parfois s'enliser».
Anticor, dont ils sont issus, a une longue expérience de la guérilla procédurale en vue de se faire admettre comme plaignant. Avec succès dans l’affaire Pérol - qui sera jugée la semaine prochaine - ou dans celle des sondages de l’Elysée, dont les principaux protagonistes ont récemment été placés en garde à vue.