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Faites entrer la chercheuse (2/14)

De l’affaire Calas à aujourd’hui, Voltaire contre le fanatisme

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Le philosophe, engagé de son temps et dans l’histoire, s’est battu corps et âme pour défendre les victimes de l’intégrisme : Jean Calas, le chevalier de La Barre et bien d’autres encore.
Gravure représentant Voltaire promettant son soutien au protestant Jean Calas, accusé à tort par la foule d’avoir assassiné son fils, Marc-Antoine. (Photo Apic. Getty Images)
par Véronique Le Ru, professeure de philosophie, université de Reims-Champagne-Ardenne
publié le 3 août 2020 à 16h46

Aujourd'hui comme hier, l'intolérance religieuse est une question de vie ou de mort. Il suffit de rappeler à ce propos les deux affaires causées par la délation religieuse, qui marquent les années 60 du XVIIIe siècle, rendues célèbres par Voltaire.

A lire aussi, l'épisode précédent de la série «Faites entrer la chercheuse»La joggeuse de Central Park, un épisode de paranoïa raciale

On a d'abord l'affaire Calas, histoire d'une erreur judiciaire due à l'intolérance religieuse : le 13 octobre 1761, l'aîné des six enfants de Jean Calas, Marc-Antoine, se pend. Les parents commettent l'imprudence, pour éviter l'opprobre et pouvoir donner une sépulture à leur fils, de cacher le suicide. La justice accuse alors le père, Jean, de religion calviniste, d'avoir tué son fils parce que celui-ci aurait manifesté l'intention de se convertir au catholicisme. En vertu d'un arrêt du Parlement de Toulouse, Calas fut rompu vif sur la roue en 1762. Voltaire obtint, à force d'écrire des lettres jour et nuit pendant des mois à ses amis et aux instances juridiques du Parlement de Toulouse et de Paris, un arrêt du Conseil du roi qui cassa celui de Toulouse et réhabilita Jean Calas (1698-1762). A l'occasion de cette affaire, Voltaire rédigea son Traité sur la tolérance qui fut publié en 1763.

Le retentissement

Le 7 janvier 2015 : attentats de Charlie Hebdo,