Evidemment, il y a la météo à la télé et les alertes sur le téléphone. Mais Claude préfère se repérer «au coin de la rue». Si la bouche d’égout «commence à bouillonner», c’est que sa maison va être inondée. Il a l’expertise des habitués, la lassitude des sinistrés. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre, l’eau est encore montée jusqu’au haut de sa botte. C’est la troisième fois cet automne dans son petit immeuble familial du centre-ville de Saint-Raphaël (Var). Dans ce secteur, 200 personnes ont été mises en sécurité et 130 pompiers mobilisés. Météo-France a relevé 120 mm de pluie à Fréjus en seulement cinq heures.

Si le département est encore en vigilance orange pour des risques de crue dimanche matin – elle a été levée plus tard, dans l’après-midi –, l’eau commence déjà à redescendre dans les rues. Il en reste dans la cave de Claude, que la pompe rechigne à évacuer. Ce comptable à la retraite est resté toute la nuit «le nez à la vitre et l’oreille à la fenêtre». Il a installé les batardeaux, ces plaques qui rendent les portes étanches. Ça n’a pas suffi : la boue s’est infiltrée dans la cave, où il ne reste que des babioles et des bouteilles.