C’était, , l’une de ses grandes convictions : crise écologique et pandémie sont liées. Bruno Latour confirme l’intuition dans son nouveau livre, Où suis-je ? (La Découverte). Suite de son précédent ouvrage à succès Où atterrir ?, dans lequel il décrivait une humanité hors-sol sous l’effet de la mondialisation – et déchirée entre ceux qui veulent poursuivre sur cette lancée et ceux qui cherchent à retrouver un ancrage terrestre – la piste d’atterrissage : entamer la transition écologique, c’est être capable de se localiser sur Terre, en étant lié au reste du monde vivant. C’est aussi prendre le temps de décrire à la fois ce dont on estime avoir besoin pour vivre, et ce à quoi l’on tient. Pour cela, il nous faut assumer notre condition d’être vivants confinés dans une biosphère étroite et aux ressources limitées. Une métamorphose s’impose à la façon du personnage de Kafka : «Le devenir blatte offre un assez bon départ pour que j’apprenne à me repérer et à faire aujourd’hui le point», écrit Latour. Insectes de tous les pays, unissez-vous !
La pandémie nous a-t-elle métamorphosés ?
Pour l’heure, les Gafa ne l’ont pas gâchée du tout.
— Michel Dupond
En tout cas, elle nous a montré à quel point cette métamorphose est nécessaire. Comme dit le dicton, il ne faut jamais gâcher une crise. Pour l’heure, les Gafa ne l’ont pas gâchée du tout, tant ils ont réussi à nous transporter dans un monde «distanciel» qui les enrichit par milliards. Mais dans le même temps, malgré l’étendue de la crise, Les divers plans de relance économique – comme ceux qui ont été votés en France ou en Unio