Bouton Lire dans l'app Lire dans l'app
Festival

A Marseille, le FID fidèle au poste

Article réservé aux abonnés
La 31e édition du festival de cinéma a bien eu lieu jusqu’à dimanche, dans une atmosphère étrange et masquée, alors que tant d’autres événements étaient annulés pour cause de Covid-19. En résulte un palmarès imprégné d’urgence et de nécessité absolue.
C’est Paris aussi, de Lech Kowalski, a reçu le grand prix de la compétition française du FID de Marseille. (Photo DR)
publié le 28 juillet 2020 à 15h41

Ça commence dans le noir ou presque. On n'y voit d'abord pas grand-chose. C'est une pièce sombre parcourue par des bruits de pas, des bribes de voix, les sons de corps qui s'affairent, silhouettes invisibles puis indistinctes, et qui préparent quelque chose. Le regard, comme il sait faire, s'habitue lentement à l'obscurité. C'est un matin, un réveil, les corps installent le petit-déjeuner, un semblant de lumière s'est fait. C'est le premier plan du film, il dure pour nous laisser être avec eux dans la cuisine sombre, et à un moment ça arrive, la journée commence, on y est. Avec eux, leurs façons étranges et familières à la fois, brusques et douces, on va séjourner un moment, habiter : ça s'appelle Une maison, c'est fait pour. Dans cette maison qui donne son titre et son cadre au film de Judith Auffray, à Saint-Hippolyte-du-Fort dans les Cévennes, où vivent des autistes et d'autres personnes qui leur rendent chaque jour la vie plus facile.

Obstination

Le film était projeté à Marseille, à la 31e édition du FID, festival de cinéma qui a pu se tenir, contre vents et marées, in extremis, pendant quatre jours dans quatre salles de la ville jusqu'à dimanche, et ce alors que d'autres festivals étaient annulés, dans le monde entier. Alors et surtout que retourner au cinéma n'a rien d'évident, même si c'est permis, possible à certaines conditions. Le public est venu, pourtant, aux séances : spectatrices et spectateurs masqués, espacés par des sièges vides, se protégeant les uns