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Checknews

Pourquoi la vidéo des «America’s Frontline Doctors» a-t-elle été supprimée ?

La conférence de presse de «America’s Frontline Doctors», lundi. (Capture d’écran VK)
publié le 31 juillet 2020 à 16h51

En début de semaine, un collectif de médecins américains se présentant sous le nom de «America's Frontline Doctors» («médecins américains en première ligne») a tenu une conférence de presse devant le bâtiment de la Cour suprême à Washington. Leur intervention sur le Covid-19 a été diffusée en direct par le média américain d'extrême droite Breitbart et organisée par les Tea Party Patriots, une organisation politique conservatrice. Notamment partagée par Donald Trump, la vidéo a connu un succès viral mais de courte durée sur les réseaux sociaux. Quelques heures après son apparition, Facebook, Twitter et YouTube ont en effet décidé de la supprimer, estimant qu'elle ne respectait pas les règles d'utilisation de ces sites, en diffusant «de fausses déclarations sur les remèdes et les méthodes de prévention contre le Covid-19», selon un porte-parole de Facebook.

Mais qu'ont dit précisément les «America's Frontline Doctors» pour s'attirer les foudres de ces réseaux sociaux ? Durant leur conférence de presse, ces médecins proches des milieux conservateurs et hostiles aux mesures de confinement ont vanté un «remède» à base d'hydroxychloroquine pour «sauver des vies». Or l'efficacité de cette molécule contre le Covid-19 n'a pas été démontrée. La docteure Stella Immanuel a également affirmé qu'il n'y «a pas besoin de masques» pour empêcher la propagation du coronavirus et que les récentes études montrant que l'hydroxychloroquine est inefficace pour le traitement du Covid-19 sont de la «fausse science» sponsorisée par de «fausses entreprises pharmaceutiques». Ces propos, jugés dangereux par les plateformes, ont donc valu suppression.

La crédibilité du collectif a par ailleurs été rapidement fragilisée, dès lors que la presse américaine s'est intéressée aux profils de ces médecins, notamment à celui de Stella Immanuel. Dans ses prêches diffusés sur Internet, cette pédiatre et pasteure texane assure que de nombreuses maladies gynécologiques sont dues aux «esprits», qui auraient des rapports sexuels avec les malades, ou que de l'ADN d'extraterrestre est utilisé pour soigner les patients.